25 mars 2012

J'ai envie de vous parler de mon mon afrique à moi...

Telle que je l'ai vécu, telle qu'elle est vivante encore et encore dans ma mémoire et dans mes veines.

Je me souviens avoir cru mourir sur ce tarmac d'aéroport, avoir senti l'air brulant glisser difficilement dans ma gorge, m'être demandé comment j'allais pour vivre et travailler ici si pendant 2 mois il fallait que je pense à respirer, tant l'acte m'était difficile.

Je me souviens avoir traverser ce tarmac à pied, sous la lune. Et dire que l'air y était encore trop chaud pour moi, en pleine nuit.

Je me souviens de cet aéroport désué et si simple. Je me souviens m'être dit que le coté provincial de cet aéroport me plaisait. Je me souviens avoir vu les militaires en arme, avoir senti les sentiments à fleur de peau de chacun. L'air empli de tension, de sentiment, de violence, de langueur aussi et d'indolence.

Je me suis sentie chez moi.

Comme l'impression de revenir chez moi.

Nous avons pris nos bagages, j'ai revécu mon enfance sur un autre continent, ou les passeports ne valent que si dedans, un billet négligemment déposé, trouve preneur d'un geste leste. J'ai souris à ce souvenir.

Nous sommes montés dans ce pick up. Pour rien au monde je n'aurais cédé ma place derrière. La cabine n'est pas pour moi. Debout derrière la cabine, je me tiens droite, tenant la barre de maintient. Je respire toujours aussi mal, mais la sensation diminue de minute en minute. La piste est bonne dans la capitale et le pick up prend vite de la vitesse.

La brise souffle, l'air chaud s'engouffre dans la gorge. Un moment d'infini, un de ces moments qu'on garde en tête toute sa vie, est en train de se passer. Ne rien laisser passer, profiter de chaque seconde. Le Tchad est en train de me rentrer dans les veines.

Malheureusement dans les voyages en Pick Up, il y a toujours une partie désagréable... ça cesse... on doit bien arriver un jour.

Il est tard, il faut manger. J'apprendrais au Tchad, qu'il y a 2 façons de manger, l'Africaine et l'autre, celle des blancs. Pour ce soir ce sera l'autre façon de manger, repas sans imagination, cuisine Française sans en avoir les ingrédients... Pas grave, trop de choses à découvrir, trop de nouvelles personnes, trop de nouvelles façons de voir, concevoir les choses. Je découvre le monde des expats, pas celui que je connaissais. Je connaissais celui des militaires, des gradés de haut rang, des soirées de l'ambassadeur, des architectes exilés à l'autre bout du monde pour le projet de toute une vie, un nouvel aéroport par exemple, des gens qui ont évolué selon leurs compétences. Ca ne rend pas les gens humains certes...

Je découvre des expats gagne petits pour la plupart des gens d'associations humanitaires Françaises, un monde en vase clos, des gens quelques peu aigris. Ma description n'est valable que pour les Français, les Belges s'en sortent bien mieux même s'ils passent pour des racistes aux yeux des français.

Je découvre le microcosme des Associations humanitaires. Et ça vaut son pesant de cacahouette.

Cette première nuit m'apprend qu'au Tchad on se réveille avec la température, quand elle commence à monter, que dormir devient difficile, on se lève.

J'apprendrais aussi assez vite que nous n'avons pas tous la même résistance à la chaleur, je me réveillerais toujours plus tard que mon ami.

Nous découvrons N'Djaména. Nous sommes dans une capitale, qui n'en a pas l'air.

Les routes goudronnées sont rares, 3 ou 4 grands axes. Le reste c'est de la piste de terre rouge tassée. Des bâtiments bas courent le long de ces grandes avenues trés larges. Peu de plantations, un grand rond point, son allée avec des arcades... et une ville composée de piste de terre évoluant d'angle droit en angle droit et qui sétalent au fur et à mesure que la population augmente.

Une station service au centre de la ville. J'apprendrais que c'est la seule station du pays. Je découvrirais par la suite comment les Tchadiens se procurent de l'essence.

Mon ami et moi nous rendons à la poste. Achetons une carte de téléphone. La plus grosse. J'appèle ma mère, lui raconte notre arrivée, lui raconte la chaleur, la rassure et lui affirme que je fais attention et que je prends soin de moi.

Mon ami fait de même, rassure aussi ses parents, ce sera sans doute le dernier mensonge qu'il leur fera.

La carte téléphonique est finit.

Nous nous payons le luxe d'acheter un pain au chocolat chacun dans la seule boulangerie du pays. Un bout de France à quelques milliers de Kms de celle ci. D'ailleurs dans ce pays, le pain couramment consommé c'est ... la baguette mais vendu sur le marché.

Nous consacrons l'aprés midi a nous promener dans la partie de la ville qui évolue sans cesse, toujours des nouveaux patés de maison, mais en guise de maison des montages de terre, de boue, de tôles, de tuile, de pierre, de brique. Des enchevêtrements variés.

Nous prendrons notre première boisson dans un bouiboui composé de quelques tables et chaises, d'un frigidaire et donc d'électricité. Et comble du luxe, d'un mixeur. Je découvre les jus de mangue, je ne veux surtout pas me demander d'où vient l'eau, d'où viennent les glaçons. C'est bon, c'est ce qui compte. Et c'est servi dans une grande choppe à bière. Mon ami, prendra lui un coca, en suivant les recommandations sanitaires habituelles.


La suite... plus tard.

23 mars 2012

Ma vie est liée aux années de canicule

Je suis fille de canicule.
L'année 76 fut intense en chaleur et en sécheresse.
J'ai rencontré mon mari en 2003.
Mon fils est né en 2006.

Ce ne sont que des coïncidences je le sais bien, pourtant j'aime penser que ce n'est pas tout...